Je « crois » aux changements climatiques. Et vous?

Dans les années 70, l’essence au plomb a été interdite. En 1987, les CFC ont été bannis. Selon la Science, le plomb nous empoisonnait et les CFC détruisaient la couche d’ozone. On a réglé ces problèmes! On ne m’a jamais demandé si « j’y croyais » et si je « voulais faire quelque chose »! Aujourd’hui, la Science nous dit que les gaz à effet de serre (GES) vont bouleverser le climat. Et pourtant,  lors des élections du 21 octobre, on me demande si « j’y crois » et si « je veux agir »! Alors, je réponds : oui, je le veux!

Vous a-t-on jamais demandé: « Selon vous, le plomb est-il bon pour la santé? Le trou dans la couche d’ozone : y croyez-vous? » Eh bien, pour les changements climatiques, on vous le demande! C’est une grande victoire des climato-sceptiques d’avoir réussi à faire d’une question scientifique, une question d’opinion!

Photo: Martin Ouellet-Diotte /AFP/Getty Images

La situation n’était pourtant pas différente quand le monde est passé à l’essence sans plomb. J’ai vécu ces années. Le « sans-plomb » était plus cher. Et mon père pestait chaque fois qu’il faisait le plein de sa nouvelle auto « sans plomb » ! Mais la Science avait parlé, et aujourd’hui, l’essence sans plomb est interdite dans le monde entier alors que les véhicules en produisaient 380 000 tonnes en 1975, soit 80% des émissions. Au Canada, les concentrations de plomb dans l’air ambiant ont chuté de 99% entre 1984 et 2008. Et n’allez pas croire que ça n’a pas coûté cher. L’industrie automobile mondiale a dû adapter ses moteurs, et les raffineries ont dû modifier leurs équipements. Ça a coûté des milliards de dollars.

Même chose pour la couche d’ozone. La Science avait établi que sans elle, on « grillerait »! Alors, on a tous accepté de payer plus cher notre prochain réfrigérateur sans CFC (chlorofluorocarbures) . Et je ne connais personne qui se soit écrié : « C’est assez d’intervention gouvernementale dans ma vie! Je retourne à la bonne vieille glacière! » Aujourd’hui, le problème du « trou » dans la couche d’ozone est en voie de se résorber. Et toute l’industrie des gaz réfrigérants et des appareils réfrigérés s’est adaptée. Ça a coûté des milliards de dollars.

Quand on veut, on peut, on dirait! Mais le monde a changé. Si la  question du « trou » dans la couche d’ozone devait être abordée aujourd’hui, à la saveur politique 2019, il se trouverait certainement un politicien pour s’écrier : « Où est-il ce trou? L’avez-vous vu ce trou? Pas moi! Et je n’y croirai pas tant que je n’aurai pas sauté dans le trou.» Et aujourd’hui, des « mercenaires en sarrau blanc » se feraient grassement payer pour dire que le plomb, il y en a toujours eu, et que ça ne peut donc pas vraiment être mauvais! Comment en est-on arrivé là? J’y reviendrai dans un prochain article.

Mais c’est là où nous en sommes! Et le 21 octobre, lors des élections fédérales, on veut savoir si « je crois » que les changements climatiques sont causés par l’homme, et si « je veux passer à l’action ». Oui, j’y crois, et je veux que mon prochain gouvernement se mette sérieusement au travail.

Plusieurs d’entre vous m’ont fait remarquer  qu’ils étaient surpris de me voir m’engager ainsi publiquement. C’est vrai. J’ai passé toute ma vie à être discret. Mais là, y a des limites : j’affiche mes couleurs et je fais confiance à la Science. Je ne veux pas d’un gouvernement qui se méfierait de la Science et pourrait empêcher nos meilleurs scientifiques de parler sans autorisation, comme pendant les années Harper. Je voterai donc « stratégique » si nécessaire.  À vous de juger.

Pour moi, c’est clair! J’appuie le parti Libéral et je travaille comme bénévole pour Steven Guilbeault, l’environnementaliste bien connu et candidat libéral dans Laurier-Sainte-Marie.

Et si l’aspect quelque peu engagé de ce blogue vous surprend, restez quand même. Mon prochain article s’intitule : Auto électrique : ça vaut la peine ou pas? Un sujet intéressant, et un peu moins « militant »!

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